Un récit captivant par Diane Alba

Un récit captivant par Diane Alba

Vendredi 13 juin 2025, jour de chance et d’eros, à Le Rove.

J’arrive en terre encore inconnue, au pays de Maison Catanzaro. Les petites mains sont à l’ouvrage : tout est fin prêt. Ça fourmille, ça grouille, ça fouille. En quête de la pépite, sans nulle pareille. Plusieurs espaces d’exposition : majoritairement noir… « Le noir que rien ne prostitue », dirait l’Autre…

L’espace de la dernière chance attire et attise : je vois plusieurs dos dorés, visages et mains enfouis entre les pièces et je poursuis des duos intrigués, à voler leurs échanges et remarques amusées.

Ça fourmille, ça grouille, ça fouille.

Les pièces restantes uniques crient un besoin urgent d’adoption ! Des créations prototypées sont abandonnées pour les abonnés, à enfiler pour ne plus les lâcher…

La recherche de la perfection de toute part, depuis la créatrice - sa création - jusqu’à l’utilisateur -son utilisation ?
C’est une transmission.
C’est une histoire de peau et d’amour qui s’encre…
Et à propos des pépites, on entend des propos fabuleux. Mon oreille littéraire frémit, mon cœur frissonne et ma plume palpite.

A propos d’un body, d’une robe, d’une combinaison - combinaison des sens, de décence et d’indécence.
« Je veux, j’aime, je touche. »
Un coup de possession.
« Je ne l’avais jamais vu, je l’ai reconnu. Immédiatement. »
Un coup de foudre.
« Tu l’as vu ?Je l’ai senti. »
Un coup des sens.

On est à proximité de l’atelier de couture qui regorge de tissus… Les étagères sont pleines et très bavardes, les rouleaux patientent, les ciseaux s’impatientent et les mannequins désarticulés espèrent.

Les murs en ont à raconter.

Il fait chaud et les gens sont beaux. L’été, la liberté et la chaleur rendent beau.

J’entends :
« Qui m’a volé mon escabeau ? »
Un coup d’urgence pour atteindre l’inaccessible étoile.
«  Il existe en L - aile ? »
Un coup de chance pour trouver la taille qui sied, le modèle qui plaît.
« Ça m’irait cette robe en X-aile. J’en ai tellement envie. Je la porterai demain. »
Un coup d’anticipation.

On remplit ses bras de cintres rouges et pincés, on superpose les essais et on file à l’étage.
On espère que l’occasion sera belle de glorifier les peaux cibles de tout.
On défile devant les Femmes Catanzaro qui ont hérité de l’œil qui sublime.

Alors, les bras pleins, au milieu des cabines et des bols remplis de douceurs et des pates acidulées, on brûle d’envie entre calories et éclats de rires.

Là, on reconnaît aussi les nouveautés colorées que la Maison nous fait désirer depuis plusieurs semaines sur ses posts et stories. On va récupérer encore les pépites dorées parmi les coups de cœur à dénicher. Les tenues d’été éblouissantes à portée de mer, évadée !

On vient seul en cabine avec les tailles qu’on espère, qu’on évite et dont on rêve. 
Silence, pudeur et audace.
Regard intransigeant et envie de soufre.
On vient à deux. On commente, on partage, on critique et on aime. On entend les rires et le bonheur de se voir en liberté. Libre d’être soi derrière rideau, sur la scène.
Charlotte conseille, regarde.

« J’ose regarder ? Vous permettez ? Je vais mesurer un peu. Marielle, tu as un maître ruban avec toi ? » Maître du choix. Maîtresse expérimentée des mensurations exactes.
« C’est votre taille. Vous êtes belle. »
Commente l’une… Le silence est d’or et le compliment de diamant.
« Là, il y aura un petit centimètre de plus. »

Ajoute Antonella ou la maîtrise du bonheur en dentelle.
Les petites mains remettent sur cintre. Les sourires de Marie, Sandra, Marielle, Maelys n’ont rien à envier et répondent, devancent, courent, dévoilent.
Les jolies bouches demandent la taille deux. Les jolis corps ont du mal à choisir.

A trois en cabine, le vinyle rouge de la combinaison dépasse sur le côté de la cabine, les pieds multiples sortent sous rideau gris. Et ça rit.
Mais à 18 heures, « on ferme boutique. »

Conclut la maîtresse de cérémonie. 

Samedi 14 juin 2025, jour de marché, des rencontres belles et des échanges impromptus.

Dans la Maison Catanzaro, on vient seul, en couple et en groupe. On choisit, on partage, on copie, on se vole des pièces et on se retrouve en cabine.

On ramène des pièces en fin de vie, histoire de prolonger leur utilité. Vincent reçoit le sachet valeureux et promet l’essai.  Comme une pièce précieuse à préserver.

« Je vais essayer d’arranger. »
Coup d’amour, de maître et d’espoir.
Arranger, accueillir, sourire, permettre et promettre.

On parle des soirées de la veille, on évoque des souvenirs, on décrit le réveil difficile et on est là. On évoque la chance de se retrouver comme une famille aux couleurs partagées.
Un coup de lien, une ère de liens.
« On a bien fait de venir. »
Un constat.
« Il faut bien regarder. En fait. »
C’est un fait.
« Celle-là, j’avais flashé l’année dernière. Ça suffit, je suis trop contente de la retrouver. A chaque fois, je me dis que je pars et je rentre à nouveau. De nouveaux achats. »
« On en reste là, c’est bon ? »
C’est un recommencement.
Et on découvre la famille.

Patrice arrive pour contempler le travail de sa fille, il traverse la pièce le regard en l’air, histoire de vérifier si les néons fonctionnent… Le souci du détail lumineux, pour le bien de la société confiée en fierté à sa Charlotte, discrète et omniprésente… Dans la simplicité du geste. Le souci d’une organisation orchestrale.

Je suis au cœur des achats, des échanges et j’épie. C’est le même ballet esthétique, humain et audacieux que la veille. Alors, il est temps pour les mots, contre les maux - on s’y attendait. Je lance mes cailloux dans la marre :

« Maison Catanzaro, en un mot, c’est ?
Et à contre-mot, ça devient quoi ?
Tu penses à quoi, là, spontanément, instantanément ?
Quel souvenir surgit à cet instant si je reprends ce que tu m’as confié ?
Et après aujourd’hui, cette soirée, cette famille, tu t’engages à qui ? Donne-moi ton caillou, le tien, qu’il soit un peu mien… »

Le poème - édifice immense du souvenir - se construit et prend le gout de la madeleine de Proust…
Le bâtiment est boutique, boudoir, causerie, échanges divers et géniaux, tendresse !
On est prêts pour la soirée…

Samedi 14 juin, au Jaï’s, Marignane

Les invités arrivent, inscrits sur liste.
Lookés par les hôtes, c’est une évidence.

On dévoile les corps, sublimés par les coups de cœur de la veille et du jour. Défilé naturel, simple et cohérent. L’histoire de la marque s’écrit sur nos peaux.
Ça brille, ça juche, ça gaine, ça sublime. La promesse esthétique est tenue !

C’est une ode aux créatrices, un hommage au père tout en retenue, et qu’on aperçoit, sourire - lui aussi -discret.
C’est un présent pour les tailleurs italiens qui sourient, tout là-haut, du haut de l’estrade.

Accueillis au son d’une musique électro chill, on sent la plage pas si loin, le murmure de la ville et des amoureux du fétish. Le cocktail est délice, le dîner apéritif savamment orchestré par un Vincent, aux attentions hyperactives et souriantes.

Verre en main, sourire en bouche, bon mot sous le crâne : les invités rient.

Les artisans du marché fétichiste exposent leur art de cuir, d’acier sans oxyde et d’idées audacieuses. Ça forge, le monde du fétichisme : c’est toujours une ode à la créativité !

Au milieu des paillettes et des boules à mille facettes, on teste la fessée artisanale, le cinglant d’un martinet, le sifflement du silence… Comme on adopte une fragrance, un tissu ou un gant.

L’heure est au défilé.

Et là, quelle déclaration d’amour des mannequins de l’amitié, de la famille et des trouples pas si dark… Parfaitement orchestré, pas un temps mort mais toutes les secondes à admirer la ligne fluo vivifiante, la collection rouge, datex et vinyle amoureux, la fabuleuse famille xy.

Applause, sourires, flashes. Ola !

Alba et Eskal ne manquent rien et virevoltent, Vincent tient fébrilement son micro en main et Charlotte s’affaire dans l’ombre et la lumière à rendre cette soirée mémorable aux yeux de tous.

Clou d’or du défilé, les deux sœurs, main dans la main ont de quoi briller dans leur tenue ajustée. Beautés !
Alors on danse.
Alors on regarde, on mange, on trinque.
Alors on aime.

Et moi, je signe à ceux qui le veulent le premier tome… Cap vers la gynarchie… Le deuxième… Cap vers la luxure… A contre temps, mais pas tant…
Alors on danse.
Alors on regarde
Alors on aime.

Ee famille, j’entends dire à tout vent, à tout venant et à tout va.

Oui… Quand Patrice me confie que sa plus belle récompense est la complicité de ses deux filles qui défilent en chœur ; quand leurs sublimes mères brillent de fierté dans un regard empli d’émoi.

Une liberté : je vois vivre, rire et chanter.

Quand les invités échangent, se prennent dans les bras, loin de toute distanciation salutaire.

Moi, je note, je me faufile, j’épie et je tombe sous le charme d’une comtesse sans costume, d’une maîtresse nue, d’une danseuse à plume, d’un dominateur barbu, d’un vendeur audacieux, d’une organisatrice lunaire, d’une pudeur poétique, d’une extravagance sans outrance.

On taxe ce genre de lieu de superficialité à paillettes, on taxe la vie routinière de superficialité fade. La profondeur n’est-elle pas juste d’aller chercher un peu au-delà de ce qu’on y voit ?

La quête d’une famille de tailleurs pas comme les autres ? 

Quand j’entends Maison Catanzaro…

Lors des journées portes ouvertes, les bouches s’entrouvrent au nom de la marque Maison Catanzaro et ils choisissent un seul mot…

En un mot que les invités, curieux, passagers, clients ont livré… je les ai écrits sur un galet blanc au marqueur noir…

Et de ces mots choisis, cousus sur mesure et brodés sans mesure, découlent des souvenirs, coulent des émois, s’offrent des promesses, se dévoilent des engagements…

Quand la marque Maison Catanzaro s’écrit en collectif après les jolis témoignages de Charlotte, Antonella, Vincent et les amoureux de la marque, ça donne trois journées radieuses, un tissu et peau-aime…

Tu m'as offert un mot : Catanzaro
A contre-mot, il devient ennui fade.
De ce mot, surgissent les heures à chiner les tissus, les minuscules fournitures.
Un souvenir revient : un coin de grenier aux poussières d’Italie…
Par ton mot, je m'engage à toujours réinventer, le sexy. 

Tu m'as offert un mot : sexy.
A contre-mot, il devient aussi la délicieuse classe.
De ce mot, surgissent le sulfureux moment suspendu.
Un souvenir revient : des heures qui s’étirent dans le soufre.
Par ton mot, je m'engage à brûler, en-corps…

Tu m’as offert un mot : soufre
A contre mot, dégouline la fadeur silencieuse
De ce mot surgit la passion et surtout le partage…
Un souvenir revient qui n’appartient qu’à nous…
Par ton mot, je m’engage à respecter notre pudeur en silence, pudeur. 

Tu m’as offert un mot : silence
A contre mot, dégouline le besoin d’hurler le glauque.
De ce mot surgit une tenue douteuse, une soirée gâtée.
Un souvenir revient, le désaccord, le besoin d’harmonie.
Par ton mot, je m’engage à l’accord parfait.

Tu m’as offert un mot : perfection.
A contre mot, dégouline la mort-frustration.
De ce mot surgit la soif de création.
Un souvenir revient, la fierté d’un rouge décolleté…
Par ton mot, je m’engage à la ligne artistique... 

Tu m’as offert un mot : artiste, création émue.
A contre mot, il n’y a plus Rien.
De ce mot surgit une musique, un souffle, un goût.
Un souvenir revient, les essayages emplis de plaisirs
Par ton mot, je m’engage à continuer sans fin, durer la création- émotion.

Tu m’as offert un mot : émotion.
A contre mot, il n’y a plus aucun frisson, ni invention.
De ce mot surgit une rencontre dans les rayons de rêve à le Rove.
Un souvenir revient, du bonheur entre les cils.
Par ton mot, je m’engage à préférer l’originalité d’être soi.

Tu m’as offert un mot : originalité
A contre mot, il n’y a plus que le déprimant commun.
De ce mot surgit l’envie de ne plus rien définir, ivre.
Un souvenir revient, les souvenirs se mêlent.
Par ton mot, je m’engage à l’exception.

Tu m’as offert un mot : exception.
A contre mot, il n’y a plus que le manque.
De ce mot surgit le sex-appeal, le miracle du style.
Un souvenir revient, la force et la puissance d’une soirée.
Par ton mot, je m’engage au partage.

Tu m’as offert un mot : le partage.
A contre mot, il y a, sans nul pareil, un cachet qui brille.
De ce mot surgit, l’excitation enfantine d’offrir.
Un souvenir revient et - cascade - les souvenirs se mêlent.
Par ton mot, je m’engage à la fidélité.

Tu m’as offert un mot : la fidélité.
A contre mot, il n’y a encore et toujours la gynarchie.
De ce mot surgit la fabuleuse rencontre de ma première Maîtresse.
Un souvenir revient, les yeux brouillés, les soleils mouillés.
Par ton mot, je m’engage à la servitude-réalité.

Tu m’as offert un mot : ma réalité
A contre mot, il n’y a plus que le désespérant commun.
De ce mot surgit l’envie de ne plus rien définir.
Un souvenir revient, les souvenirs se mêlent.
Par ton mot, je m’engage à l’exception. 

Tu m’as offert un mot : originalité
A contre mot, il n’y a le rêve.
De ce mot surgit la couleur rouge, de feu et d’atome.
Un souvenir revient, l’envie de soi.
Par ton mot, je m’engage à m’aimer.

Tu m’as offert un mot, un verbe, un émoi : m’aimer moi.
A contre mot, il n’y a encore plus fort que l’euphorie.
De ce mot surgit l’excitation d’un défilé coloré.
Un souvenir revient, être sa Muse, sa poupée.
Par ton mot, je m’engage à porter la tenue de choix en fierté.

Tu m’as offert un mot la fierté.
A contre mot, il n’y a plus que noir, qui brille et qui mâte.
De ce mot surgit un pantalon aux genoux éculés.
Un souvenir revient, une Métamorphose.
Par ton mot, je m’engage à profiter - un retour à soi.

Tu m’as offert un mot : la soie.
A contre mot, il est le poids du travail, le labeur.
De ce mot surgit l’urgence de la découverte.
Un souvenir s’imposera : le besoin de revenir à la saison nouvelle.
Par ton mot, je m’engage à vivre en Glamour.

Tu m’as offert un mot : le glamour impudique.
A contre mot, il devient d’un classicisme étouffant.
De ce mot surgit un baiser volé, une impudeur sexy.
Un souvenir surgit : la liberté rebelle de tous genres en xy.
Par ton mot, je m’engage à peindre la douce folie dans ma vie.

Tu m’as offert un mot : ma vie, ma famille et la subtilité.
A contre mot, il est l’odieuse vulgarité.
De ce mot surgit la rencontre entre Maman et le créateur...
Un souvenir s’imposera : en show et que ça défile…
Par ton mot, je m’engage à être là, au nom de tous les miens…

Antonella, Charlotte, Vincent, le Triopudique, Cadéesse, Marie, Pat, Diane Alba, Madame-Monsieur2, Guillaume, Cendrine, Baptiste 83200, SandySavoie, Louve,  Poupéelh, Exalt, Laeti, Aude et tous les Catanzar’amoureux….

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