Depuis combien de temps pratiquez-vous le BDSM en tant que dominante ?
Nous pratiquons mon époux et moi le BDSM depuis un peu plus de cinq ans et j'ai toujours été dans cette posture dès le début. Je switch avec mon mari uniquement, ce qui me donne une vision globale de notre sphère. Ce que je considère comme une vrai richesse d'ailleurs.

Quels sont vos limites en tant que dominante ?
Je suis dans mon élément  quand j'exerce une domination sensuelle, mais je sais être rigide quand c'est nécessaire.  Je ne suis pas impliquée dans la pratique de la zoophilie et de la scatophilie. J'éprouve du plaisir à faire dépasser leur limite à mes soumis, car elle est presque toujours en constante évolution.

Quels sont vos objets préférés pour la domination?
Les objets sont le reflet de mes envies et de mes humeurs, mais j'apprécie particulièrement ma cravache fétiche, surtout au début de la séance. Ensuite, ma langue de dragon est un objet que j'apprécie énormément. Mes griffes finissent et clôturent habituellement une séance qui est axée sur l’impact. J'ai eu la chance de rencontrer un artisan talentueux qui a créé la plupart de mes "jouets".

Comment préparez-vous une séance de domination ? Où?
Voici un sujet d'une importance capitale... Les soumi(ses)  me contactent fréquemment par e-mail. Ensuite, nous échangeons pour définir le 'périmètre' de jeux. Enfin je prévois systématiquement un entretien téléphonique avec eux avant de planifier une séance. En clubs ou soirées l'approche est plus directe et les conversations avant tous jeux sont incontournables .

Comment choisissez-vous vos soumis/es ?
Le choix repose avant tout sur le feeling. Il est impératif que je puisse me connecter pendant une séance, sinon je ne ressens aucun plaisir. Peu importe si c'est une femme, un homme ou une personne transgenre, je m'amuse autant avec tout le monde.

Quels sont vos critères pour déterminer si un/une soumis/e est prêt/e pour une séance de domination ?
En tout premier lieu, je considère vraiment l'état psychologique comme ma première préoccupation. Je ne me vois pas abuser d'une personne qui serait en situation de fragilité. Ensuite, il convient également de tenir compte de l'état physique, une séance n'est pas anodine. La dernière chose à prendre en compte est la motivation de celui ou celle qui vient à moi. Il est crucial que je ressente un véritable engagement envers moi. Je ne suis pas pour des séances à la chaîne, sans âmes. Je désire que les gens viennent pour rencontrer Sekhmet, et pas simplement pour prendre un coup de cravache ou autre.

Quels rituels ou règles imposez-vous à vos soumis/es ?
Tout d'abord, et même si cela peut sembler banal, il est primordial d'avoir une hygiène irréprochable.  Ensuite, en début de séance, les mettre en cage au donjon me permet de poser la situation, les yeux bandés, le bruit de mes talons sur le parquet, le bruit de ma cravache sur les barreaux de la cage participe à créer les premiers frissons... Et bien sur l'incontournable vouvoiement qui fini de poser le "tableau".

Comment gérer les limites et les désirs de vos soumis/es pendant une séance ?
La gestion durant une séance tient pour moi à une connaissance parfaite des pratiques envisagées, à la lecture du corps, de la peau des sub et bien sûr la mise en place. D’un "safe world" avec un système de couleurs progressif. Si le noir signifie l'arrêt immédiat de la séance, cela serait un échec pour moi. Jusqu'à présent, je n'ai que des : 'Madame, c'est rouge très foncé' !  :-)

Quels sont vos projects futurs?
Mon mari et moi organisons des soirées (Les Sekhmet Party) à Paris au Taken Club tous les deux mois. Nous avons l'intention de décliner ce concept à l'échelle nationale. Nous avons déjà organisé une édition au donjon de Takeya, qui s'est avérée être un vrai succès. Nous voulons des soirées élégantes avec des tenues soignées, mais des soirées de véritables joueurs. Les soirées où les gens sont présents pour défiler et être remarqués ne nous conviennent pas, et nous nous ennuyons.
Je suis également en relation avec Carré Noir, une association que j'apprécie énormément. La bienveillance est omniprésente et nous passons toujours d'excellents moments. Ils ont maintenant une maison dédiée à notre univers qui permet d'envisager beaucoup de choses. Nous sommes avec Hèrvé sur une de ces éditions des "Sekhmet Party" à venir. Il y a même un donjon que l'on peut privatiser pour un usage personnel ce qui dans la région du Havre n'est pas si commun.

Quelles sont vos marques préférées d’accessoires et tenues? Comment avez vous connu la marque Catanzaro ?
C'est un sujet vaste pour moi, en tant que femme… Pour le latex mon cœur bat pour SIGRID Latex, qui produit un travail extraordinaire à des prix raisonnables. De plus, je suis vraiment heureuse de soutenir notre économie, nos artisans français qui  sont vraiment talentueux. En ce qui concerne les pièces plus typées, j'adore Kink bite qui m'a déjà réalisé des pièces en cuir d'un confort incomparable. Pour mes jouets, c'est héritage de Sade qui a confectionné la plupart  de mes objets sur mesure en tenant compte de mes besoins et de ma morphologie. Il y a aussi Eons whip qui m'a fournie mes deux jumeaux en paracorde  et qui avec Alban d'héritage de Sade m’a confectionné mon bullwhip. Mon fouet fetish vient de chez Patrick Vich qui lui aussi réalise mes fouets sur mesure. Catanzaro est une marque que je porte depuis longtemps, bien avant que je ne commence à m'intéresser au BDSM. Encore une fois, c'est un réel plaisir de soutenir notre industrie française! Pour créer mes looks favoris, j'aime mélanger des lignes dans des styles différents. Je portais d'ailleurs pour mon anniversaire au taken la robe "Cougar résille” qui m'a été offerte par mon homme. J'affectionne les lignes en vinyle que je porte régulièrement par dessus une combinaison en résille... Il semble que le résultat suscite quelques émotions ;-)

Avez-vous une anecdote drôle à raconter?
Des anecdotes il y en a bien sur beaucoup comme dans toutes les métiers mais je pense que la plus drôle est c'elle d'un soumis qui m'avait été envoyé par son épouse car il regardait trop les pieds des femmes dans la rue et c'était à un point ou son épouse était gênée ! Le pauvre homme est arrivé au donjon en basket tout confort et ne savait pas ce qui l'attendait..... Badine, fouet, langue de dragon... Ses voutes plantaire s'en souviennent encore. J'avais demandé à son épouse qu'elle lui mette les chaussures de ville les plus incontournables qu'il ait, dans son sac. Il est repartis avec une démarche très particulière ! J'ai reçu une semaine après un mail de son épouse qui était extrêmement satisfaite de mes services car depuis il ne baisse plus les yeux et marche en regardant bien devant lui. Nous avons beaucoup ri finalement avec cette femme que j'ai fini par avoir au téléphone…

Votre entourage et famille vous a soutenue dans votre choix de métier/vie?
J'ai la chance extraordinaire d'avoir un époux qui travail aussi dans le monde de la nuit et qui m'a immédiatement soutenue au moment ou Sekhmet est née. Je sors d'une grosse galère physique avec une fracture au bras qui m'a beaucoup handicapée, il a toujours été présent jusqu’à me mettre mes bas avant les séances au donjon, mais je crois qu'il aimait aussi ça :-) Il n'y a jamais une once de jalousie depuis l'avènement de Sekhmet, j'ai un mari en or ! Pour les enfants et bien ils sont grands et font le distinguo entre leur maman et Sekhmet. On peut donc considérer que j'ai beaucoup de chance à ce niveau.

Au cours du temps, vous voyez qu’en France il y a de moins en moins de tabou sur le BDSM. Vos services sont-ils plus demandés ?
Le BDSM a “la cote” en ce moment et a tendance à se démocratiser…. Est-ce un bonne chose ? l’avenir nous le dira…